Jour 2


de Conleau à Port-Crouesty

 


km 85

Le passage de la rivière du Vincin (avant Vannes) paraît interminable. Il faut dire qu’on voit de l’autre côté de la rivière les concurrents qui nous devancent.

Puis, ce sont les derniers km avant Vannes, sur l’Ile de Conleau.

 

La remontée sur Vannes est aussi longue, en plus de ne pas bien belle. Mais enfin, on retrouve du monde, de la vie en ville.

Ici encore, on longe le canal du port dans les 2 sens : en le remontant on croise avec envie ceux qui nous devancent ; en le descendant, on croise avec un plaisir caché ceux qui nous suivent !


km 95, Vannes

Enfin ! La moitié atteinte et ça peut aller. Ravito rapide, douche ! change sec, ravito plus conséquent, soins des pieds et dodo dans une tente ½ heure. Une fois debout, j’enfile mon sac et passe avec une certaine fierté devant le poste de contrôle avant de me lancer dans la suite.

 

Je m’attendais à trouver le temps long dans cette boucle de Séné. A part la piste cyclable en gravier blanc, c’est bien passé. Faut dire qu’après la pause de Vannes, tout va mieux. Puis c’est le jour et pour le moral aussi. A Port Anna, on voit le chemin sur lequel on était quelques heures plus tôt. Ça fait du bien d’en être là !

 

Maintenant ce sont des chemins mieux connus de la presqu'île de Rhuys. Bien content de franchir le beau pont-barrage de Noyalo.


km 125, Noyalo

Une nouvelle pause-dodo s'impose, dehors, à l’ombre. Une petite ½ heure fait du bien et il faut repartir

.

Passage sous la route de Sarzeau ; Le Hezo et traversée des anciens marais salants ; Saint Armel et les autres anciens marais de Lasné. Une bien belle partie, distrayante, ce qui n’est pas un luxe.

 

Encore loin du but, je m'auto-motive : une 40aine de km seulement et c'est la fin ! Il fait un magnifique soleil de soirée en arrivant près de Sarzeau ; les ombres chaudes s’allongent sur le chemin bordé de touffes d’herbes hautes.


km 145, Sarzeau

J’arrive au soleil couchant et en repartirai de nuit, à la fraîche. Content d’arriver à Sarzeau.

Un plaisir de retrouver un peu le bitume et la compagnie des suiveurs de coureurs ; le bruit des gens !

Je mange, bois, fais le tour de la salle, savoure le plaisir de faire partie des concurrents arrivés jusqu’ici. Et c’est avec une bonne dose de fierté que je rejoins la salle de sommeil, silencieuse et protégée par les bénévoles. Je m’allonge sur un lit de camp confortable, dans une immense salle de gymnase sombre et étonnamment silencieuse. Un vrai bonheur pour se reposer.

Sarzeau représente la porte d’entrée dans la fin. Comme si, à partir d’ici, il ne pouvait plus rien arriver de mal. Je ne doute plus d’aller au bout cette nuit.

 

1 heure et debout. Paquetage sur le dos, habillé plus chaud pour passer la nuit.

Au passage de la porte du gymnase, les bénévoles ont toujours des mots d’encouragements qui galvanisent pour quelques temps. Un grand merci à tous les bénévoles.

 

Dehors, après quelques km, c’est différent : il fait un noir sans lune ; plus personne, et il fait sacrément froid sous les arbres. Le tracé semble bien souvent incroyablement long. J’en viens à me dire qu’il est impossible de faire un itinéraire si long dans ce bout de presqu’île que je connais assez bien !

 

km 158, Port-Nèze

Le ravitaillement bienvenu et tant attendu. Je connais bien ce petit coin et apprécie de m’y arrêter. Un bon bol de pâtes-soupe. Je sors de la tente et suis instantanément frigorifié.

Je fais des estimations optimistes : à cette allure, je devrais arriver vers… Si j’avais tenu ce rythme ! Mais j’ai marché, marché, marché... Encore la nuit et le passage difficile des heures du petit matin qui casse le moral et les jambes. Les dernières pointes de la presqu'île semblent interminables. Mais par où passe-t-on enfin ?!! Ce n’est pas possible de faire si long !

 

Arrivée, Port-Crouesty

Finalement, Port Navalo. C’est bon de voir les lampadaires orange et les lueurs du port. Quel plaisir de marcher le long du muret du port, de passer la capitainerie quand on sait que c'est la fin. Mais même si près du but, les derniers km semblent des heures de marche. Je passe la pointe face à l’entrée du golfe, longe le sentier touristique et la petite plage de sable de Port-Navalo. Puis j’arrive enfin sur la pelouse fine des derniers mètres, au Crouesty.

 

Je n’ai pas un souvenir précis de mon arrivée au petit jour. J’en avais tellement marre que je me suis ravitaillé, douché et me suis couché... enfin !

 

Les arrivées se succèderont encore pendant longtemps que je récupère de mon 1er Raid du Golfe réussi. Ça fait du bien de savoir que c’est fait. Une balade de 35 heures sur ces sentiers de douanier autour d’une des plus belles baies du monde.