Barrage de Plan d’amont – Pont de Croé-Vie
≈ 31 km, 1500 D+, 10 h
La nuit s’est bien passée.
Faire sécher le couchage avant d'emballer dans le sac. Mais il faudra rouvrir le duvet plus tard dans la journée pour le faire sécher au vent et au soleil.
Le sur-sac gore-tex à arceaux est pratique. Parfaitement imperméable et assez respirant.
La brume monte et aura du mal à se dissiper aujourd’hui.
Quelques remontées mécaniques de la station d’Aussois. Plus loin, on arrive sur les balcons de l’Arc : beau sentier surplombant la vallée de la Maurienne.
Quelques passages aériens mais équipés de câbles et chaînes où il ne faudrait pas se pencher trop !
Sommets embrumés qui rappellent les ambiances de sud d’Écosse.
Passage sous la dent Parrachée dans les nuages, sans la voir.
Pendant de nombreux km, le sentier sera plant donc roulant et peu fatiguant.
On croise régulièrement ces pancartes informant du rôle de patous, ces énormes chiens de berger, qu’il vaut mieux ne pas avoir à croiser seul. Ils sont assez inquiétants par leur grosseur et la force de leur aboiement et ils savent bien qu'ils font peur aux gens.
Le chemin sera assez long avant le refuge de l’Arpont. Là-bas, de beaux torrents coulent partout. Ça réveille les sens.
Ce refuge est situé dans un cadre enchanteur.
Trois ou quatre petites maisons en pierres sèches, des chaises longues, des poules, au milieu d’un cirque de verdure, sous les glaciers juste au dessus. Si j’avais à passer une nuit en refuge,
j’aimerais que ce soit ici : de l'espace, de l’eau partout, la verdure, le blanc des glaciers, la vue en face, de belles petites maisons. Un petit pincement en quittant le lieu.
Et le chemin repart en balcons, cette fois au dessus du doron de Termignon. C’est là que je rencontre un jeune randonneur américain, Brian. On convient de faire un bout de route ensemble.
Le passage des lacs des Lozières est particulièrement beau. Ces tout petits lacs dans lesquels se reflètent les sommets d’en face sont une merveille.
Et le chemin en balcons se prolonge jusqu’au haut du pont de Croé-Vie, seul pont sur le torrent de la Leisse. On a une vue superbe sur les flancs de la Grande Casse et les brumes accrochées sur ses hauteurs.
La descente est rude : de grosse marches taillées dans le roc. Le torrent rugit en bas.
Le soleil décline.
Brian est un routard-randonneur à l'américaine : mode ultra-léger pour marcheur au long cours. Il mange essentiellement du « logan bread », délicieux (la recette ici) et avance sans itinéraire précisément déterminé à l'avance. Il va se promener 2 mois dans les Alpes sans tente ni
réchaud.
Cette 2ème nuit sous la Grande Casse est formidable : la clarté des étoiles, la puissante clarté de la lune quand elle franchit les montagnes.